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Paris 2024 : un chantier si pharaonique et coûteux que ça ?

Nous avons eu la chance de rencontrer le mercredi 20 avril, une ancienne étudiante d’HEC, qui travaille actuellement à l’organisation des Jeux Olympiques de Paris 2024 au site du COJO (Comité d’Organisation des JO). Ce fut l’occasion pour nous de mieux connaître cet évènement planétaire et unique qui se déroulera à Paris du 26 juillet au 11 août 2024. Cet article sera fait d’anecdotes, de conseils et de destructions de mythes avant l’ouverture de ce mois olympique et paralympique dans la capitale, pour donner un premier aperçu de ce que seront « Des Jeux Olympiques et Paralympiques révolutionnaires ».

Les jeux : un gouffre financier, vraiment ?

        On entend souvent dire que les Jeux Olympiques et Paralympiques sont des projets pharaoniques, peu écologiques, extrêmement onéreux, sexistes et racistes. La ville de Paris veut faire en sorte que ces Jeux soient bien différents des précédents, avec la volonté d’éviter les erreurs des dernières éditions1Sous-estimation de plus de 50% des dépenses pour les JO de Londres en 2012, infrastructures laissées à l’abandon après les Jeux de Rio en 2016…. Alors certes, ce serait mentir que de dire que ces Jeux sont gratuits. En effet le budget prévisionnel des JO de Paris 2024 s’élève à 3,9 milliards d’euros. Mais contrairement à ce que pense l’opinion publique sur le financement des JO, la quasi-totalité du financement (à hauteur de 97%) provient de fonds privés.

Des entreprises partenaires comme Visa, Total ou encore le Coq Sportif jouent un rôle primordial dans le financement et l’organisation de cet événement, pour un montant avoisinant les 1,1 milliard d’euros. A titre d’exemple, Orange approvisionne le COJO de plus de 15 000 talkies-walkies qui seront utilisés lors de l’événement alors qu’EDF s’occupe de son côté du bon fonctionnement du réseau d’électricité lors des JO. C’est un deal gagnant-gagnant pour ces entreprises qui bénéficient d’une visibilité hors-norme avec plus de 13,5 millions de spectateurs et surtout 350 000 heures de diffusion TV devant 4 milliards de téléspectateurs à travers le monde. D’autre part la candidature de Paris est relativement exceptionnelle puisque seules 2 infrastructures sont  à construire pour l’évènement : le Village Olympique et le Centre Aquatique à Saint-Denis. Si ce dernier doit permettre de participer au développement de la banlieue parisienne après les Jeux, le Village Olympique sera lui transformé en quartier d’habitation.

 Le défi de la neutralité carbone et de la mobilisation     

 Autre cliché : les JO sont un désastre écologique. Il est vrai que les exemples de Tokyo et surtout de Londres ne plaident pas en leur faveur. Cependant, Paris 2024 a une réelle volonté d’organiser les premiers Jeux Olympiques et Paralympiques « Zéro Carbone ». La construction de stades gigantesques est fortement limitée. Paris 2024 privilégie les stades existants (Stade de France, Pierre de Coubertin, Le Vélodrome de Saint-Quentin en Yvelines) ainsi que des infrastructures éphémères comme le stade de Beach Volley sur le Champ de Mars ou encore le stade de Tir à l’Arc sur la place des Invalides, ce qui, de surcroît, valorise davantage les attraits de la ville que dans des stades construits pour l’occasion. Lorsque cela n’est pas envisageable, des sports comme le football seront délocalisés dans différents stades à travers la France, pour permettre à l’ensemble de la population Française de profiter de cette quinzaine. Cette volonté de faire participer l’ensemble du territoire aux Jeux transparaît tout particulièrement dans l’organisation de l’épreuve de surf, qui se tiendra à Tahiti. 

Une cérémonie d’ouverture qui se veut mémorable

Le temps fort de ces Jeux est placé pour la cérémonie d’ouverture, qui doit se tenir sur la Seine en remontant jusqu’au Trocadéro. Les délégations défileront sur des bateaux, avec une cérémonie en extérieur unique en son genre. L’accès au spectacle se fera depuis les quais de Seine ce qui fait planer un doute quant à la sécurité des spectateurs. Cependant, le COJO met déjà en place un dispositif extrêmement importante pour prévenir tout incident (attaque cyber, terrorisme…), et a déjà prévu de faire appel à des services de sécurité étrangers puisque l’offre française dans ce domaine ne permet pas à l’heure actuelle de couvrir les besoins d’un tel évènement. S’il y a une volonté de faire mieux que les éditions précédentes, Paris 2024 ne voit pas les éditions précédentes et à venir comme une concurrence, mais comme des exemples sur lesquels il faut construire des voies d’amélioration.

Pour aller plus loin


Aux plus intéressés d’entre vous qui voudraient en savoir plus sur l’organisation des Jeux et savoir comment y prendre part2Possibilité de remporter des dossards pour le marathon des Jeux, ou d’accéder à la plateforme de recrutement des bénévoles., elle nous a recommandé de nous inscrire au Club Paris 2024. Il est porteur de bons plans et astuces autour des JO, vous informant notamment des évènements qui ont lieu près de chez vous. Les plus motivés peuvent même tenter de gagner des billets en participant à des défis sportifs qui se dérouleront sur les deux prochaines années qui précéderont la quinzaine olympique.

Illustré par Victor Pauvert

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Clément Pottier et Pacôme Richard