KIP
Start-up Nation
Création originale de Clara Descos pour KIP

Brexit : la naissance d’une start-up nation française ?

Au lendemain du vote du Brexit, on prévoit un bouleversement de l’écosystème entrepreneurial britannique. Reste encore à évaluer l’étendue des dégâts, et l’éventuelle capacité d’un concurrent ambitieux sur l’autre rive de la Manche à en profiter.

Depuis que la majorité (52 %) des électeurs britanniques a décidé que le Royaume-Uni devrait réduire drastiquement ses liens économiques et institutionnels avec l’Europe continentale, le pays est confronté à bon nombre de tourments. La plus grande partie de ce chaos était prévisible dès le 23 juin 2016 : les partisans du « Leave » eux-mêmes reconnaissent qu’il savaient que l’échiquier politique national serait ébranlé après un vote en faveur d’une proposition que le Premier Ministre combattait depuis plus d’un an. Une période d’incertitude gouvernementale était simplement inévitable.

Ce que le partisan moyen du « Leave » percevait peut-être moins, c’était que le Brexit pourrait occasionner des dégâts sur l’économie britannique, et plus particulièrement sur les acteurs les plus petits, donc les plus vulnérables, mais aussi sur les acteurs les plus innovants au sein de l’économie, connus dans le monde contemporain sous le nom de start-up. Au cours d’une campagne entachée de mensonges sur les faits, de promesses impossibles à tenir de 350 millions de livres de financement à la NHS par semaine, il semble que la capacité de jugement de beaucoup de gens ait été altérée. Pour prendre une décision avertie, il semblait nécessaire, par exemple, de connaître les risques d’une sortie de l’Union Européenne pour le secteur florissant de la tech britannique. Or, la majorité des électeurs ne les connaissait que très peu, ou pas du tout.

Les inquiétudes induites par le Brexit vont du financement par capital-risque à la politique d’immigration

Samantha Payne, cofondatrice de la start-up Open Bionics, spécialisée dans la robotique, fait partie des nombreux jeunes entrepreneurs britanniques inquiets. Elle note dans une interview pour le Financial Times que « tout l’écosystème de la robotique au Royaume-Uni repose sur des financements européens pour tester et développer des nouvelles technologies ». L’incertitude qu’induit le Brexit est certainement reflétée dans toute sa mesure quand elle ajoute : « je n’ai pas encore vu le gouvernement proposer un tel financement ». Dans cette situation, ce qui va probablement changer la donne, c’est le capital-risque, qui joue un rôle vital dans le système des start-up britanniques en finançant des petites entreprises de la tech qui passent inaperçues aux yeux des investisseurs les plus conséquents. Le problème est le suivant : le Fonds européen d’investissement (FEI), une institution financière construite par l’Union européenne, va devoir geler les 900 millions de livres qu’il investit chaque année dans les fonds britanniques de capital-risque, ce qui mettra beaucoup d’acteurs de l’industrie en grande difficulté financière. Simon Murdoch, directeur associé d’Episode 1 Ventures et investisseur en capital-risque, souligne le problème pointé par Mme Payne lorsqu’il avoue à Business Insider que « la British Business Bank, alternative évidente au FEI, est largement sous-dotée ».

On dirait donc que l’écosystème entier de la start-up britannique est en jeu, et pourtant, les entreprises n’ont encore absolument aucune idée de la manière dont le processus de sortie va se dérouler. Par exemple, on ne sait toujours pas quelles aides de l’UE seront compensées par de futures subventions gouvernementales. Un environnement aussi instable peut uniquement conduire les start-up à deux issues : rester dans l’indécision (s’abstenir d’investir beaucoup dans de nouveaux projets, par peur de voir des subventions vitales disparaître, etc.), ou bien carrément quitter le pays. Or, n’importe quel consultant les préviendrait que dans le marché agressif des start-up de la tech, ne pas avoir une stratégie d’investissement ambitieuse revient à signer son arrêt de mort.

Mais l’argent n’est qu’une partie du problème. En effet, l’immigration, le sujet sur lequel on a sans aucun doute le plus débattu au cours de la campagne du Brexit, est une autre question très sensible. Certes, contrairement aux réfugiés que David Cameron avait assimilés à « une bande de migrants », les travailleurs qualifiés étrangers dont les start-up de la tech britannique ont tant besoin pour se développer ne campent pas sur des terrains boueux de la banlieue de Calais. Mais une préoccupation est partagée par tous les immigrants : ils auront potentiellement besoin d’un visa pour vivre dans le pays une fois que le Royaume-Uni aura officiellement fait sécession avec l’UE. Un document qui a fuité du Bureau de l’Intérieur [département exécutif du gouvernement chargé des compétences de politique intérieure], obtenu par le Guardian en septembre 2017 propose de mettre en place une politique d’immigration extrêmement sévère après le Brexit. Elle placerait « le Royaume-Uni d’abord » et les citoyens de l’Union européenne seraient sujets aux mêmes procédures de visa et aux mêmes restrictions que celles déjà imposées aux immigrants non-européens.

Une position aussi dure pourrait être particulièrement effrayante pour le secteur des start-up de la tech, industrie qui dépend tant d’un mélange de talents du monde entier : une étude menée par le Global Entrepreneurship Monitor (GEM) a montré, en sondant plus de 10 000 adultes britanniques en 2015, que les immigrants sont trois fois plus susceptibles de lancer une start-up que les habitants natifs du Royaume-Uni. 15,4 % des individus nés à l’étranger ont déclaré avoir créé leur propre entreprise dans le pays, ou prévu de le faire dans les mois qui viennent, contre 5,3 % des natifs britanniques. Un autre compte-rendu du Centre pour les Entrepreneurs, intitulée de manière éloquente Entrepreneurs migrants : ils montent nos entreprises, ils créent nos emplois, déclare qu’une entreprise britannique sur sept est fondée ou cofondée par un entrepreneur migrant. Les chiffres sont frappants : on estime que 456 000 hommes d’affaires étrangers, de 155 nationalités différentes, sont directement responsables d’1,16 million d’emplois au sein du Royaume-Uni. Ajoutez au tableau que le Royaume-Uni a constaté un manque de compétences dans l’industrie du data et de la tech (selon The Independent, les experts en informatique étrangers gagnent 18 % de plus que les diplômés en ingénierie digitale natifs du Royaume-Uni), et vous commencerez à saisir l’étendue des dégâts que le Brexit pourrait occasionner sur les start-up britanniques.

Il devient donc assez clair que le secteur de la tech locale souffrira du Brexit d’une manière ou d’une autre. Ce qu’il reste à déterminer précisément, c’est l’intensité du choc : cette estimation sera possible seulement une fois que les modalités pratiques de la séparation seront annoncées officiellement. Ainsi, savoir quelle « sorte » de Brexit sera appliquée est un prérequis absolu. En novembre 2018, cette décision très stratégique n’a pas encore été prise, ou du moins rendue publique. Mais les défenseurs du « hard Brexit » comme Boris Johnson, l’ancien secrétaire d’État aux affaires étrangères, qui voient la souveraineté sur les frontières et le contrôle de l’immigration comme la priorité numéro 1, se sont faits bien plus entendre au cours de l’année passée que les partisans d’un « soft Brexit », qui préféreraient préserver les liens économiques du Royaume-Uni avec le marché unique. En clair, les perspectives d’avenir semblent plutôt sombres.

Les géants américains de la tech à la rescousse ?

Cependant, certains signaux contradictoires indiquent une possible résilience du secteur de la tech britannique. La plupart de ces signaux ne concernent qu’indirectement les nouvelles entreprises, ce qui pourrait donner de l’espoir à l’industrie, comme des déclarations de confiance de quelques géants américains de l’informatique. Google, par exemple, a confirmé par l’intermédiaire de son PDG Sundar Pichai que son projet de gigantesque « gratte-terre » qui remplacerait l’actuel siège social à Londres se poursuivrait, malgré les réserves exprimées par les dirigeants de la firme vis-à-vis du Brexit. Il a assuré que « l’informatique a un bel avenir au Royaume-Uni, dans lequel Google reste impliqué ». Mark Zuckerberg suit la même logique : il a aussi étendu les activités de Facebook au Royaume-Uni, en embauchant 500 nouveaux employés dans le pays au cours de l’année 2017, augmentant ainsi l’effectif de la firme de 50 %, et en ouvrant de nouveaux bureaux à Londres.

Google London
Siège de Google à Londres

Ces décisions de premier plan sont sans aucun doute de bonnes nouvelles pour l’écosystème londonien de la tech et l’économie britannique en général. Lors d’une interview réalisée auprès du Guardian, Sadiq Khan, le maire de Londres, n’a pas manqué d’accueillir chaleureusement ces prises de position, même s’il semblait parfaitement conscient de leur côté plutôt symbolique. « L’engagement de Google montre que des gens ont toujours confiance en Londres : notre ville est l’un des premiers hubs technologiques au monde, et l’investissement dans le capital post-Brexit reste solide. », a-t-il déclaré.

Ce que beaucoup espèrent, c’est que d’importants investissements de la part de titans américains de la tech convainquent, par une sorte d’effet ricochet, les start-up beaucoup plus petites de rester dans la région.

Le problème, c’est que cela reste très largement hypothétique, ou du moins, moins probable que les dommages qui ont été traités plus tôt. Les géants d’Internet comme Google ont des préoccupations que les start-up récemment créées n’ont pas. Par exemple, négocier une dispense d’une amende de 2,42 milliards d’euros pour évasion fiscale, émise à l’été 2017 par Margrethe Vestager, la commissaire à la concurrence de l’UE. Dans ce contexte, les avantages qu’a Google à renforcer sa présence dans un pays voué à la sortie de l’union sont, somme toute, assez compréhensibles du point de vue l’entreprise. Mais il faut dire que les décisions d’investissement et les stratégies d’une start-up de trois personnes sont radicalement différentes de celles d’un numéro 1 mondial. Et d’un point de vue géographique, ces stratégies semblent déjà envisager un déplacement.

Prends garde à toi, Londres, Paris n’est pas loin derrière

Ainsi, serait-il possible que des firmes de la tech bien établies dans le paysage économique restent intéressées par le Royaume-Uni après le Brexit, alors (même) que des start-up en devenir, inquiètes, sont tentées par le départ ? Dans tous les cas, les pays concurrents frappent déjà à la porte. Depuis le vote pour la sortie de l’UE, d’autres hubs européens de la tech ont intensifié leurs efforts pour attirer des fonds de capital-risque et de jeunes start-up hors de Londres. Même si ces tentatives ont d’abord été moquées (en 2016, Londres recevait toujours plus du double d’investissements dans la tech que Paris : 2,4 milliards contre 1,1 milliard), elles prennent aujourd’hui de l’ampleur à un rythme incroyable. Tant d’ampleur, que selon la firme de capital-risque Dealroom, la France a dépassé le Royaume-Uni en terme de financements dans le tech cette année, collectant 2,7 milliards contre 2,3 milliards pour le Royaume-Uni depuis septembre 2017. La tendance s’est inversée en seulement deux ans, et cette évolution pourrait avoir des conséquences très importantes. Dès lors qu’un autre pays lui est passé devant, Londres pourrait finir par perdre son statut convoité de capitale européenne des start-up de la tech.

La France fait partie des nations les plus ouvertement ambitieuses sur le marché de la tech. Les entreprises et institutions publiques françaises ont exprimé haut et fort leur volonté de prendre l’environnement entrepreneurial d’assaut et réaménager la région parisienne en cluster de la tech dynamique, favorable aux entreprises. La French Tech est l’une des manières de promouvoir cette initiative récente. C’est un label créé par le ministre français du Numérique pour « soutenir l’entrepreneuriat innovant en France comme prochain grand objectif », d’après l’ancienne ministre du Numérique Axelle Lemaire. Décrite au début avec mépris comme « une campagne de publicité sans rien à promouvoir », la French Tech est maintenant une marque connue dans les forums de la tech du monde entier. Derrière son site internet fringant, le label réunit des start-up petites mais extrêmement créatives et qui ont récemment laissé une empreinte non négligeable sur le public international.

Le Consumer Electronics Show (CES) de 2018, qui a eu lieu à Las Vegas en janvier dernier est certainement la démonstration la plus éloquente de l’ « innovation française » de ces derniers temps. Dans cette démonstration de force du 21e siècle, la France était, États-Unis mis à part, le pays le plus représenté, avec 274 start-up (seulement 6 de moins que les 280 start-up américaines), regroupant tous les domaines majeurs de la tech, des véhicules sans conducteur à la robotique, ou aux technologies du domaine de la santé. Adrien Cabo, le responsable du développement international du label French Tech a fièrement déclaré à Forbes que « [c’était] un grand bond en avant : pour la première fois au CES, les start-up françaises [représentaient] un tiers de toutes les entreprises internationales présentées, beaucoup plus que les Pays-Bas et la Chine réunis ». Une telle présence, d’impact mondial, menace directement la légitimité du statut du Royaume-Uni de premier hub européen de la tech.

Dans un débat sur l’attractivité économique, le nerf de la guerre, de même que pour beaucoup des rivalités France-Royaume-Uni, est la confrontation directe entre Londres et Paris. Dans ce contexte, Paris, qui a longtemps été à la traîne derrière sa voisine en termes de dynamique entrepreneuriale, a fait une déclaration d’intention significative le 29 juin 2017, quand Xavier Niel, l’emblématique self-made milliardaire français a officiellement lancé la Station F, le plus grand incubateur au monde. Avec 30 000 m2 d’idées nouvelles venant de plus de 1000 start-up différentes, la structure est, selon Axelle Lemaire « le symbole de la maturité de l’écosystème de la French Tech et de la volonté d’entrepreneurs du monde entier d’y réinvestir, et de la soutenir ». Cette affirmation s’appuie sur des preuves tangibles : plus de 2300 start-up venant de 52 pays différents ont postulé au « Programme fondateur » pour faire partie des premiers locataires, constate avec fierté la directrice de la station F, Roxanne Varza, et la plupart des candidatures provenaient des États-Unis et du Royaume-Uni. « Beaucoup de start-up nous disent dans leur candidature que leur décision de postuler à la Station F a été influencée par des facteurs tels que le Brexit ou l’élection de Donald Trump », remarque-t-elle. « Plus récemment, nous constatons aussi un ‘effet Macron’, ce qui signifie que le nouveau président et ce qu’il défend ont enthousiasmé les entreprises ».

Une « start-up nation », ou comment un nouveau président a pu remodeler l’approche française des affaires

Ce dernier argument pourrait bien changer la donne dans le processus décisionnel de l’entrepreneur lambda. Tout entrepreneur, lorsqu’il se demande s’il vaut mieux pour lui monter son affaire à Londres ou à Paris, prend forcément en considération, en plus des risques relatifs à l’après-Brexit évoqués plus tôt, la politique économique en France. C’est pourquoi la plupart des analystes affirment que l’ampleur des gains pour le capital français dépendra largement de la capacité d’Emmanuel Macron à tenir ses promesses de campagne sur la réforme du marché du travail et de la fiscalité. En tant que candidat centriste et « pro-business », il a promis de combattre « l’immobilisme », mot utilisé à la fois pour décrire la législation complexe du pays quand il s’agit d’enregistrer de nouvelles entreprises, ou de licencier et d’embaucher des employés, et le coût élevé du travail dû à la ténacité des syndicats de travailleurs français dans les négociations.

Plus d’une décennie de réformes pro-business infructueuses ont terni l’image de la France à l’étranger. M. Macron se bat pour chasser cela de l’esprit des entrepreneurs : « je veux que la France soit une nation start-up : une nation d’innovation, une nation qui travaille avec, et pour les start-up, et une nation qui pense et agisse comme une start-up », comme il l’expliquait à la conférence entrepreneuriale VivaTech, à Paris en juin 2017. À cette occasion, il a annoncé la création d’un visa express pour les créateurs d’entreprises, investisseurs et employés étrangers de la tech, qui leur fournit un permis de travail et de séjour de 4 ans. Combinés à la subvention de 45 000 euros que beaucoup d’entrepreneurs internationaux de la tech reçoivent de la BPI, la banque publique d’investissement, ces efforts sont un vrai pas en avant. Mais des taxes minorées et des procédures de licenciement et d’embauche plus flexibles contribueraient grandement à ce que la France devienne un endroit réellement attractif pour les start-up.

Cependant, les Français ne sont pas les seuls à sentir ce nouvel élan : en 2016, le nombre d’hommes d’affaires étrangers qui ont lancé une nouvelle activité en France était trois fois plus élevé qu’en 2015, les américains étant les plus représentés parmi ces derniers. L’un des nombreux entrepreneurs internationaux de la Station F, le Britannique Tom Pullen, est fermement convaincu qu’ « en Europe en ce moment, Paris est ‘the place to be‘. Regardez la quantité d’investissements qui ont été récoltés au cours de l’année passée, ils ont atteint un niveau record. Regardez le niveau de confiance des start-up en France en ce moment. Je crois que ce qu’on constate, c’est une vraie vague de positivité, d’optimisme. » Cela va sans dire, il aurait été impensable d’entendre de telles louanges il y a quelques années. Même Lloyd Blankfein, l’ancien PDG de Goldman Sachs, ne pouvait qu’appuyer ce que certains ont baptisé la « renaissance du business Français », puisqu’il a récemment usé de termes élogieux sur Twitter après avoir effectué une visite dans la capitale : « Frappé par l’énergie positive ici, à Paris… et on y mange très bien, d’ailleurs ! »

En fin de compte, certains pourraient bien affirmer que pour une entreprise, quitter le pays où elle a été fondée est une manœuvre risquée. Le problème, c’est que si l’éventualité d’un « hard Brexit » se produit, comme les militants du « Leave » les plus visibles l’ont promis, il se pourrait bien qu’à long terme, il soit encore plus risqué de rester (particulièrement pour des structures aussi fragiles et dépendantes de la conjoncture économique les start-up). Prenez les entrepreneurs qui pourraient peut-être traverser la Manche et poser le pied en France, ajoutez à cela que de futures entreprises décideront de lancer dès le début leur activité à l’étranger, occasionnant des pertes pour le Royaume-Uni, et les perspectives en ce qui concerne le secteur de la tech britannique s’assombrissent. Certes, il reste à déterminer la profondeur de la plaie, et les entrepreneurs attendent impatiemment l’accord final du Brexit et ses implications pratiques. En attendant, le maître-mot reste l’incertitude, et cela ne peut qu’être mauvais pour les affaires.

Article traduit par Marie Petitalot

Illustration : Création originale de Clara Descos pour KIP

Sources et renvois

Rebecca Burn-Callander, « Immigrants Far More Likely to Be Entrepreneurial than British-born », The Telegraph, 12/05/2016
Alex Hern,  « Google Commits to Massive New London Headquarters », The Guardian, 16/11/2016
Alex Hern, « Google and Facebook Back Post-Brexit UK, but Tech Worries Linger », The Guardian, 21/11/2016
James Cook, « France’s Digital Minister: There’s “Increased Interest” in France from British Fintech Start-ups after Brexit », Business Insider UK. 04/01/2017
Cara McGoogan, « What Will Brexit Mean for the Tech Sector? », The Telegraph, 09/03/2017
Rob Price, « Despite Brexit Chaos, People Are More Optimistic about the London Tech Sector than Ever », Business Insider UK, 20/03/2017
Madhvi Mavadiya, « Fintech and France’s Post-Brexit Allure », Forbes. 20/03/2017
Jeremy Kahn, « Brexit Hasn’t Hit Venture Capitalists’ Love for Britain », Bloomberg Technology, 22/03/2017
Rob Price, « Some London Startups Say Brexit Is Already Hurting Their Businesses », Business Insider UK, 23/03/2017
James Temperton, « Look Out, London. Berlin’s Startup Scene Is Ready for a Brexit Bonanza », Wired, 30/03/2017
Nicholas Hirst, « EU’s Vestager Hits Google with €2.42 Billion Fine », Politico. 27/06/2017
Leyla Boulton, « Macron Makes Bid for London’s Science and Tech Business », Financial Times, 28/06/2017
Bartek Ciszewski, « The Fears and Facts about Brexit’s Impact on London’s Tech Sector », Netguru, 17/07/2017
Helen Warrell, « How Draft UK Visa Regime Would Operate after Brexit », Financial Times, 06/09/2017
Frances Marcellin, « Will Brexit Let Paris Overtake London as Europe’s Silicon Valley? », ZDNet, 14/09/2017
Jamie Nimmo, « French Overtake British as Top Tech Investors amid Brexit Frets », Evening Standard, 22/09/2017
Shona Ghosh, « British Tech Investors Want the Treasury to Hand Over an Extra £900 Million after Brexit », Business Insider UK, 14/10/2017
Joel Dreyfuss, « French President Emmanuel Macron Wants France to Become a Start-up Nation », CNBC, 27/11/2017
Jean-Baptiste Su, « CES 2018: French Tech Start-ups Are Taking Over Innovation Exhibit », Forbes, 09/01/2018
Eleanor Beardsley, « Wave of Capitalist Optimism Sweeps across Paris », NPR, 15/01/201

Aristide Barraquand

Aristide Barraquand

Étudiant français en Master in Management à HEC Paris (Promotion 2021).

French student in Master in Management at HEC Paris (Class of 2021).